
Le contraste en photographie noir et blanc est une composante essentielle de la composition et de l’expression visuelle. C’est la différence entre les parties les plus claires et les plus sombres d’une image. Un bon usage du contraste peut ajouter de la profondeur, de l’intérêt et de l’émotion à une image. J’ai donc décidé de faire cet article pour rappel.
Quand on parle de contraste, on sous-entend contraste de luminosité. C’est la différence entre les parties lumineuses et les parties sombres de l’image. Une image contrastée en noir et blanc contient peut de nuances de gris et une image non contrastée (douce) contient au contraire beaucoup de nuances de gris. Un contraste élevé accentue les différences de luminosité, créant des images dynamiques et dramatiques. Un contraste faible produit des images plus douces et plus homogènes. Le contraste de luminosité est souvent utilisé pour attirer l’attention sur le sujet principal et créer une atmosphère particulière.

Image à faibles contrastes (dite douce)

Image à hauts contrastes (dite dure)
On pense moins au contraste des formes et des masses, qui est également incontournable en photographie monochrome. Les formes contrastées (comme des lignes courbes contre des lignes droites) peuvent créer une composition dynamique et attirer l’attention. Il faut jouer sur les grandeurs et les masses en les opposant et les associant.

Contraste de taille (de volume)
Le dernier contraste auquel on ne pense jamais est le contraste de textures. Textures que l’on photographie et / ou textures d’impressions (expérience visuelle et tactile). On n’oublie trop souvent dans ce monde très dématérialisé l’importance du support d’impression. Un papier Baryté offre par exemple des textures qui peuvent changer l’image.

Contraste de textures
En général, le contraste permet de diriger le regard du spectateur vers le sujet principal de l’image et il aide à donner de la profondeur et du volume à une image bidimensionnelle. Les contrastes forts permettent d’évoquer des sentiments intenses, tandis que les contrastes doux peuvent créer une atmosphère calme et paisible. Les contrastes de grandeur donnent souvent l’échelle des choses et permettent de donner de l’importance à certains détails. En photographie noir et blanc (monochrome) tout est une question de contraste, c’est un des piliers important de cet art.
Voici quelques techniques pour gérer et maîtriser le contraste
- Par l’exposition : Utiliser l’exposition pour gérer les hautes lumières et les ombres, afin d’obtenir le contraste souhaité. Utiliser l’histogramme pour vérifier et ajuster les niveaux de contraste dans une image.
- Par le Post-traitement : Utiliser les outils de courbes et de niveaux dans les logiciels de retouche pour ajuster le contraste global et local. Réaliser du ‘Dodge & Burn’ (Technique de post-traitement pour éclaircir ou assombrir certaines parties de l’image et ainsi ajuster le contraste de manière sélective). Je vous ferrai un article sur le Dodge and Burn.
- Par l’éclairage : N’hésitez pas à utiliser des sources de lumière directionnelles pour créer des ombres et des lumières marquées si vous souhaitez des images à hauts contrastes. En revanche, utilisez des sources de lumières plus douces (réfléchis, diffusées) pour réduire le contraste et obtenir des transitions plus graduelles entre les zones claires et sombres.
Conclusion
Le contraste est un outil puissant en photographie monochrome. Il peut transformer une image banale en une œuvre captivante. En comprenant et en maîtrisant les différents types de contraste, vous pouvez améliorer la qualité visuelle et émotionnelle de vos images.
Mais attention, il n’est pas rare de voir des images de plus en plus contrastées sur les réseaux sociaux, les galeries et les expos. Il y a une forte tendance à cette pratique, et c’est dommage il me semble quand ce n’est pas guidé par une volonté de sens. En effet, pour avoir été tireur-expo (noir et blanc) dans ma jeunesse, les anciens (qui avaient tiré les photos des plus grands noms de la photographie) nous apprenaient à tirer pour avoir le plus de nuances possibles mais surtout en fonction du sens de l’image, c’est-à-dire de don message. J’apprécie (et je suis admiratif) du travail de Daido Moriyama qui est très contrasté, mais je trouve que cette tendance n’est pas toujours des plus joyeuse quand on l’applique à tort et à travers. Toute action photographique ou de développement / tirage doit avoir un sens, une signification. Le contraste ou l’absence de contraste a ses raisons.
Yann MATHIAS